vendredi 17 avril 2015

Revoilà les classiques ardennaises


mediaLe peloton dans le célèbre mur de Huy lors de la Flèche Wallonne.AFP PHOTO
L’Amstel Gold Race, la Flèche Wallonne et Liège-Bastogne-Liège est un triptyque qui enflamme le printemps cycliste sur les routes des Pays-Bas et de la Belgique. Ces trois courses de légende qui font partie de la Semaine ardennaise et se déroulent entre le 19 et le 26 avril, font rêver les « puncheurs » du peloton en ce début de printemps. Le décryptage du Français Benoît Vaugrenard.
Les coureurs puissants et agiles sur les pavés laissent place à partir du dimanche 19 avril à d’autres acteurs du cyclisme mondial. Si l’Allemand John Degenkolb prend un repos mérité après sa victoire à Paris-Roubaix, cette fois, ce sont les rouleurs-grimpeurs qui entrent en jeu. Capables d’enchaîner les côtes à fort pourcentage dans trois courses de légende, ils seront l’attraction de la semaine.
L’Amstel et son parcours sinueux
Les spécialistes des Ardennaises sont souvent des coureurs tout terrain, plutôt légers, qui s’enfilent des « bosses » souvent indigestes comme le mur de Huy, arrivée finale de la Flèche Wallonne dont le pourcentage moyen avoisine les 10% avec un passage à plus de 20%. Grosses cuisses du peloton s’abstenir. Dans les Ardennaises, il n’est pas question de sprint massif à l’arrivée.
« Je ne suis pas un grand grimpeur, mais plutôt un puncheur qui passe bien les bosses. J’ai trouvé dans ces trois courses des parcours à ma convenance. Dès mes premières années professionnelles, j’y ai participé et cela m’a plu », nous raconte le Français Benoît Vaugrenard, qui participe encore à la Semaine ardennaise cette saison. Le coureur de la Française des Jeux trouve que « l’Amstel ressemble un peu au Tour des Flandres », les pavés en moins. Ce qui rend la tâche moins compliquée. Le tout est d'avaler les kilomètres sur des petites routes étroites qui montent et qui descendent. « Il faut connaître le parcours par cœur, admet Vaugrenard. La première fois, j’étais complètement perdu, je ne comprenais rien. Durant l’Amstel, tu tournes dans un rayon de soixante kilomètres, les bosses que tu montes dans un sens, tu les descends dans l’autre sens. C’est un vrai labyrinthe. Il faut absolument connaître les endroits stratégiques surtout si les conditions climatiques sont mauvaises ».
Benoît Vaugrenard.
Pas question non plus d’arriver mal placé à chaque début d’ascension dans la Flèche Wallonne, qui sera à la fois le concours d'explosivité le plus relevé de l’année et une répétition grandeur nature de la 3e étape du Tour de France à venir, le 6 juillet prochain. Programmée le mercredi, cette course que le grand Eddy Merckx a remporté trois fois reste impressionnante dans son final lors de la troisième escalade du mur de Huy. « Dans le mur de Huy, tu es impressionné par les cris du public. Tu n’entends rien. L’effort plus le bruit rend cette montée très incroyable », lâche Vaugrenard qui a déjà hâte d’y être. Rappelons que le coureur a déjà douze années de professionnalisme dans les mollets.
La Doyenne en dessert
Liège-Bastogne-Liège, la grande finale des classiques printanières, qui a passé le cap des 100 éditions en 2014, reste un monument du cyclisme. La plus vieille des classiques, née en 1892 et marquée par plusieurs pauses (1895-1907 et les deux guerres mondiales) est très convoitée.
Les enchaînements redoutables des côtes de Wanne-Stockeu-Haute-Levée, puis des cols du Rosier et du Maquisard et, surtout, de la côte de La Redoute, ne laissent aucun hasard quant à l’issue de la compétition : c’est un homme fort qui se distingue comme en 2011 où le Belge Philippe Gilbert s’était offert les trois courses à la suite. L’Italien Davide Rebellin avait réussi le même exploit en 2004. Les prétendants à la Doyenne des classiques doivent digérer un aller-retour de plus de 250 kilomètres et se farcir un menu indigeste qui coupe les jambes.
« C’est le maximum que je puisse faire. Il y a quatre mille mètres de dénivelé et si c’était un poil plus dur, je ne pourrais pas », avoue Vaugrenard. « Mais c’est des côtes de quatre kilomètres au maximum et ça me va que l’on passe en force», précise-t-il. Mais faire La Liège, c’est le nirvana pour Benoît Vaugrenard. « C’est une course historique au même titre que Milan-San Remo, Le Tour des Flandres et Paris-Roubaix. » L'ancien champion de France du contre-la-montre garde toujours en mémoire sa 8e place lors de l’édition 2009 sur La Liège. « Faire dans les dix premiers d’une telle classique, c’est tellement difficile. Ce jour-là, il faut être à 200% ! »

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