vendredi 5 juin 2015

Quelles sont les chances des Africaines?

mediaLa Camerounaise Ngock Yango (en vert) et l'Ivoirienne Rebecca Amon (en orange) lors d'un match de préparation à la Coupe du monde féminine 2015 au Canada.AFP PHOTO / ISSOUF SANOGO
La 7e édition de la Coupe du monde féminine de football débute samedi 6 juillet au Canada. Pour la première fois, 24 équipes y participeront, dont trois nations africaines. Habituées de cette compétition, les Nigérianes, championnes d’Afrique, seront accompagnées du Cameroun et de la Côte d’Ivoire, novices à ce niveau. Mais les chances de qualification sont maigres.
De notre correspondant au Canada,
Une équipe africaine détrônera-t-elle le Japon, vainqueur du Mondial 2011 de football organisé en Allemagne ? Même les pronostiqueurs les plus optimistes – ou joueurs – ne se risquent pas à ce type de prédiction. Pour la 7e édition de la Coupe du monde féminine, les regards se tourneront certainement vers les Etats-Unis, le Japon à nouveau, l’Allemagne, le Canada, le pays hôte, ou vers la France le 5 juillet, à Vancouver, pour la finale de cette première compétition à 24 nations, contre 16 précédemment.
Que peuvent alors espérer le Nigeria, champion d’Afrique, la Côte d’Ivoire et le Cameroun, tous deux novices à ce niveau ? Un exploit, plus vraisemblablement. Positionnées dans des groupes très relevées, les sélections africaines n’auront pas le droit à l’erreur pour s’extirper d’un premier tour compliqué (les deux premières équipes de chaque poule sont qualifiées pour les huitièmes de finale, tout comme les quatre meilleures troisièmes des six groupes). Revue d’effectif.
Groupe de la mort pour le Nigeria
Sur le papier, les Nigérianes paraissent les mieux armées pour placer l’une des formations africaines en huitièmes de finale. Quarts de finaliste du Mondial 1999 – la seule participation au second tour d’une équipe du continent –, les joueuses entraînées par Ngozi Uche font partie d’un cercle de sept formations ayant pris part à toutes les éditions de la Coupe du monde. Champion d’Afrique à neuf reprises (sur onze éditions), avec notamment un dernier succès l’an passé face au Cameroun, le Nigeria reste sur une Coupe du monde 2011 honorable, avec un succès contre le Canada après deux courtes défaites face à l’Allemagne, le pays hôte, et la France (1-0 à chaque fois).
Mais le tirage au sort n’a pas été clément avec la 33e nation au classement de la Fédération internationale de football (Fifa). En ouverture, place au finaliste 2003, la Suède (5e mondiale), puis à l’Australie (10e), un adversaire coriace, quart de finaliste des deux dernières éditions. Pour conclure, les Nigérianes auront la lourde tâche d’affronter les Etats-Unis (2e), champions du monde en 1991 et 1999 et triples tenants du titre olympique.
Le point positif ? La qualité de la relève des Super Falcons (surnom des joueuses nigérianes, ndlr). Finaliste de la Coupe du monde des moins de 20 ans l’année passée, au Canada justement, le Nigeria peut compter sur un vivier de jeunes joueuses talentueuses, à l’image de l’attaquante de Liverpool, Asisat Oshoala, 20 ans, tout juste élue par la BBC meilleure joueuse internationale de la saison.
Le programme du premier tour :
Suède-Nigeria le 8 juin (Winnipeg)
Australie-Nigeria le 11 juin (Winnipeg)
Nigeria-Etats-Unis le 16 juin (Vancouver)
L’Allemagne au menu des Ivoiriennes
Pour le premier match de leur histoire dans un Mondial, les Ivoiriennes (67e nation mondiale, petit poucet de la compétition) ne pouvaient pas hériter d’un adversaire plus difficile : l’Allemagne. Les troisièmes du dernier Championnat d’Afrique féminin, battues en demi-finale par le Cameroun, auront fort à faire dans le groupe B. Outre les championnes du monde 2003 et 2007, numéro 1 au classement Fifa, les Eléphantes affronteront la Norvège (11ème), finaliste de l’Euro 2013 et présente lors de toutes les éditions du Mondial depuis sa création en 1991, ainsi que la Thaïlande (29e), novice à ce niveau, mais qui ne cesse de progresser depuis quelques années.
« Ce sera très, très difficile, admet Clémentine Touré, la sélectionneuse ivoirienne. L’Allemagne, c’est la meilleure équipe du monde et la Thaïlande a fait de grand progrès. Mais c’est une fierté et une joie pour nous de découvrir cette compétition. Les joueuses sont très enthousiastes et ont envie de montrer leur talent. On est tombées dans un groupe compliqué, mais je suis heureuse de me frotter à de telles équipes ».
La préparation des Eléphantes (surnom des joueuses ivoiriennes, ndlr), qui a débuté fin avril, a cependant été longuement perturbée. Plusieurs joueuses, évoluant en Europe, n’ont rejoint l’équipe au centre d’entraînement de Yamoussoukro qu’aux alentours du 20 mai. Un ultime stage en France a ensuite été annulé à la dernière minute et les Ivoiriennes ne sont arrivées à Ottawa que le 3 juin, soit quatre jours avant le coup d’envoi de leur Mondial.

Le programme du premier tour :
Allemagne-Côte d’Ivoire le 7 juin (Ottawa)
Côte d’Ivoire-Thaïlande le 11 juin (Ottawa)
Côte d’Ivoire-Norvège le 15 juin (Moncton)
Le Cameroun peut y croire
Et si le Cameroun (53e mondial) créait la surprise ? Pour leur première Coupe du monde, trois ans après une première apparition aux Jeux olympiques, les Lionnes indomptables bénéficient du tirage au sort le plus clément. Défaites par le Nigeria en finale de la CAN 2014, elles auront un bon coup à jouer lors de leur entrée en lice face à l’Equateur (48e), équipe la plus abordable et néophyte dans cette compétition, tout comme la Suisse (19e), dernier adversaire le 16 juin. Le 12 juin place au tenant du titre, l’un des favoris de cette compétition, le Japon.
« Notre principal objectif est de faire mieux qu'en 2012 lors des Jeux olympiques (trois défaites en trois matches, un but marqué, onze encaissés, Ndlr), explique le sélectionneur Enow Ngachu. Nous savons que ça va être très dur pour nous, mais l'Équateur et la Suisse sont eux aussi des nouveaux venus dans la compétition. Il peut y avoir des surprises ».
Les Camerounaises ont soigné leur préparation. Premières joueuses à atterrir au Canada, vendredi 15 mai, elles ont eu le temps de s’adapter au climat et surtout, aux pelouses synthétiques qui seront de rigueur durant toute la compétition. Avant de quitter le continent africain, les Lionnes, qui pourront s’appuyer sur Gaëlle Enganamouit, l’attaquante de 22 ans qui évoluent au sein du rude championnat suédois, ont notamment battu la Côte d’Ivoire à Abidjan (3-2). Elles ont ensuite dominé une formation composée de jeunes joueuses universitaires quelques jours après leur arrivée dans l’ouest canadien (3-1) ainsi que l’équipe masculine des -16 ans du Coastal FC (3-1).

Le programme du premier tour :
Cameroun-Equateur le 8 juin (Vancouver)
Japon-Cameroun le 12 juin (Vancouver)
Suisse-Cameroun le 16 juin (Edmonton)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire