samedi 20 juin 2015

Stéphane Lasme: «Pas de limite à ce que le Gabon peut accomplir»

mediaL'ailier gabonais d'Istanbul Stéphane Lasme (à droite) face à Sonny Weems, le 13 mars 2015 sur le parquet du CSKA Moscou.AFP PHOTO/YURI KADOBNOV
Après avoir foulé les parquets de NBA, d'Israël, Espagne et Grèce, Stéphane Lasme évolue depuis deux ans en Turquie à l’Anadolu Efes Istanbul. En août prochain, l’ailier gabonais de 32 ans emmènera sa sélection au Championnat d’Afrique des nations de basket-ball organisé en Tunisie. Une compétition que le Gabon aborde avec un statut de complet outsider qui n'impressionne pas le joueur. Entretien.
RFI : Un mot tout d’abord sur le titre de champion NBA des Warriors, l’équipe qui vous avait sélectionné en 2007. A l’époque, c’était loin d’être l’une des meilleures franchises de la ligue. Etes-vous surpris de voir Golden State champion ?
Stéphane Lasme : Un peu oui. Jamais je n’ai pensé que les Warriors pouvaient remporter un titre, mais je suis content pour eux et fier de leur parcours.
Ce sacre vous semble-t-il logique par rapport à la physionomie de cette finale face aux Cavaliers de Cleveland ?
Oui, ils le méritent complètement. Ils ont mieux joué que leur adversaire et ils ont joué en équipe. Si on compare avec le style des Cavs, Golden State a adopté un jeu plus européen que je préfère à celui de la NBA.
Un mot sur David Blatt, l’entraîneur des Cavaliers de Cleveland, un coach qui a dirigé plusieurs clubs où vous avez également joué. Que pensez-vous de sa première saison aux Etats-Unis ? A-t-il été à la hauteur ?
Je n’ai jamais joué pour lui, mais je suis admiratif de son travail parce que je trouve qu’il s’est adapté très rapidement. Je pense qu’il mérite sa place parmi les coachs de la NBA. Son style de jeu a toujours été différent de celui des entraîneurs européens, il a toujours joué plus à l’américaine et il sera meilleur en NBA qu’en Europe.
Selon vous, est-il toujours aussi difficile de réussir en NBA ?
J’ai toujours considéré qu’arriver en NBA n’était pas un aboutissement, le plus difficile c’est d’y rester. Et aujourd’hui, c’est plus difficile d’y rester parce qu’il y a beaucoup plus de joueurs qui veulent jouer en NBA. Il y a beaucoup plus de talents dans le monde et avec les médias, il est plus facile qu’avant de les trouver.
A quand un nouveau joueur gabonais en NBA ?
Il y a beaucoup de joueurs talentueux au Gabon et dans le reste de l’Afrique. Mais le plus grand problème c’est qu’il n’y a pas assez de télé et de médiatisation en Afrique. Pourtant, je suis sûr que d’ici quelques années il y aura un autre Stéphane Lasme qui sera drafté en NBA.
Une Gabonaise a récemment failli intégrer la WNBA, la version féminine de la NBA. Il s’agit de Mimi Mungedi. Connaissez-vous cette joueuse ?
Je ne peux pas dire que je la connais bien, mais après qu’elle ait été draftée, j’ai essayé de la contacter pour lui donner des conseils. J’ai suivi quelques-uns de ses matchs sur Internet et je pense qu’elle sera parfaite pour la WNBA. J’espère qu’elle aura une grande carrière et qu’un jour peut-être elle gagnera le championnat. Elle a beaucoup d’atouts, elle est très intelligente et vraiment très athlétique.
Puisqu’on parle du Gabon, comptez-vous disputer le Championnat d’Afrique des nations avec l’équipe nationale, en août prochain en Tunisie ?
Bien sûr. J’ai déjà donné mon accord à la fédération nationale gabonaise. Je serai avec la sélection pour les deux prochaines compétitions. C’est dommage que la saison ici en Turquie soit si longue, car du coup je n’aurai que quelques semaines de vacance avant de retrouver l’équipe nationale, mais je suis très excité. J’espère qu’on fera une bonne prestation.
Que pensez-vous de la poule du Gabon, avec l’Egypte, le Mali et le Cameroun ?
C’est évidemment un groupe très difficile pour nous. Nous ne sommes pas favoris, mais il n’y a pas de limite à ce que nous pouvons accomplir. Nous aurons une bonne chance de nous qualifier pour la phase finale.
Le Gabon a-t-il les moyens d’atteindre les quarts de finale du tournoi ?
Bien sûr.
Le Gabon accueillera la Coupe d’Afrique des nations de football en 2017. Votre pays a-t-il les moyens et les infrastructures pour organiser un Afrobasket ?
A partir du moment où le gouvernement et le ministère des Sports décident qu’ils peuvent supporter une telle organisation, ça signifie qu’ils en ont les moyens. Je n’ai pas d’avis sur l’aspect politique de la chose, mais quand on se donne la peine nécessaire, on peut accomplir les objectifs fixés.
Serez-vous toujours à Istanbul la saison prochaine ?
J’ai un contrat de deux ans avec Istanbul, avec un option à l'issue de la deuxième année. J’attends la décision du club et je suis toujours partant s’ils veulent me garder dans l’équipe. Mais s’ils décident d’aller dans une autre direction, j’ai beaucoup d’options, je sais que je trouverai une équipe de haut niveau qui me voudra.
Etes-vous tenté par la France, ou le niveau du championnat français n’est pas assez élevé ?
Je ne pense pas que le niveau du championnat français soit insuffisant. Simplement, je n’ai jamais eu l’opportunité de jouer en France. Ca me plairait bien, comme ça je pourrais travailler mon français.

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