La
7e édition de la Coupe du monde féminine de football débute samedi 6
juillet au Canada. Pour la première fois, 24 équipes y participeront,
dont trois nations africaines. Habituées de cette compétition, les
Nigérianes, championnes d’Afrique, seront accompagnées du Cameroun et de
la Côte d’Ivoire, novices à ce niveau. Mais les chances de
qualification sont maigres.
De notre correspondant au Canada,
Une
équipe africaine détrônera-t-elle le Japon, vainqueur du Mondial 2011
de football organisé en Allemagne ? Même les pronostiqueurs les plus
optimistes – ou joueurs – ne se risquent pas à ce type de prédiction.
Pour la 7e édition de la Coupe du monde féminine, les regards se
tourneront certainement vers les Etats-Unis, le Japon à nouveau,
l’Allemagne, le Canada, le pays hôte, ou vers la France le 5 juillet, à
Vancouver, pour la finale de cette
première compétition à 24 nations, contre 16 précédemment.
Que
peuvent alors espérer le Nigeria, champion d’Afrique, la Côte d’Ivoire
et le Cameroun, tous deux novices à ce niveau ? Un exploit, plus
vraisemblablement. Positionnées dans des groupes très relevées, les
sélections africaines n’auront pas le droit à l’erreur pour s’extirper
d’un premier tour compliqué (les deux premières équipes de chaque poule
sont qualifiées pour les huitièmes de finale, tout comme les quatre
meilleures troisièmes des six groupes). Revue d’effectif.
Groupe de la mort pour le Nigeria
Sur
le papier, les Nigérianes paraissent les mieux armées pour placer l’une
des formations africaines en huitièmes de finale. Quarts de finaliste
du Mondial 1999 – la seule participation au second tour d’une équipe du
continent –, les joueuses entraînées par Ngozi Uche font partie d’un
cercle de sept formations ayant pris part à toutes les éditions de la
Coupe du monde. Champion d’Afrique à neuf reprises (sur onze éditions),
avec notamment un dernier succès l’an passé face au Cameroun, le Nigeria
reste sur une Coupe du monde 2011 honorable, avec un succès contre le
Canada après deux courtes défaites face à l’Allemagne, le pays hôte, et
la France (1-0 à chaque fois).
Mais le tirage au sort n’a pas été
clément avec la 33e nation au classement de la Fédération internationale
de football (Fifa). En ouverture, place au finaliste 2003, la Suède (5e
mondiale), puis à l’Australie (10e), un adversaire coriace, quart de
finaliste des deux dernières éditions. Pour conclure, les Nigérianes
auront la lourde tâche d’affronter les Etats-Unis (2e), champions du
monde en 1991 et 1999 et triples tenants du titre olympique.
Le point positif ? La qualité de la relève des Super Falcons (
surnom des joueuses nigérianes, ndlr).
Finaliste de la Coupe du monde des moins de 20 ans
l’année passée, au Canada justement, le Nigeria peut compter sur un
vivier de jeunes joueuses talentueuses, à l’image de l’attaquante de
Liverpool,
Asisat Oshoala, 20 ans, tout juste élue par la BBC meilleure joueuse internationale de la saison.
Le programme du premier tour :
Suède-Nigeria le 8 juin (Winnipeg)
Australie-Nigeria le 11 juin (Winnipeg)
Nigeria-Etats-Unis le 16 juin (Vancouver)
L’Allemagne au menu des Ivoiriennes
Pour
le premier match de leur histoire dans un Mondial, les Ivoiriennes (67e
nation mondiale, petit poucet de la compétition) ne pouvaient pas
hériter d’un adversaire plus difficile : l’Allemagne.
Les troisièmes du dernier Championnat d’Afrique
féminin, battues en demi-finale par le Cameroun, auront fort à faire
dans le groupe B. Outre les championnes du monde 2003 et 2007, numéro 1
au classement Fifa, les Eléphantes affronteront la Norvège (11ème),
finaliste de l’Euro 2013 et présente lors de toutes les éditions du
Mondial depuis sa création en 1991, ainsi que la Thaïlande (29e), novice
à ce niveau, mais qui ne cesse de progresser depuis quelques années.
«
Ce sera très, très difficile, admet Clémentine Touré, la sélectionneuse ivoirienne.
L’Allemagne, c’est la meilleure équipe du monde et la Thaïlande a fait
de grand progrès. Mais c’est une fierté et une joie pour nous de
découvrir cette compétition. Les joueuses sont très enthousiastes et ont
envie de montrer leur talent. On est tombées dans un groupe compliqué,
mais je suis heureuse de me frotter à de telles équipes ».
La préparation des Eléphantes (
surnom des joueuses ivoiriennes, ndlr),
qui a débuté fin avril, a cependant été longuement perturbée. Plusieurs
joueuses, évoluant en Europe, n’ont rejoint l’équipe au centre
d’entraînement de Yamoussoukro qu’aux alentours du 20 mai. Un ultime
stage en France a ensuite été annulé à la dernière minute et les
Ivoiriennes ne sont arrivées à Ottawa que le 3 juin, soit quatre jours
avant le coup d’envoi de leur Mondial.
Le programme du premier tour :
Allemagne-Côte d’Ivoire le 7 juin (Ottawa)
Côte d’Ivoire-Thaïlande le 11 juin (Ottawa)
Côte d’Ivoire-Norvège le 15 juin (Moncton)
Le Cameroun peut y croire
Et
si le Cameroun (53e mondial) créait la surprise ? Pour leur première
Coupe du monde, trois ans après une première apparition aux Jeux
olympiques, les Lionnes indomptables bénéficient du tirage au sort le
plus clément. Défaites par le Nigeria en finale de la CAN 2014, elles
auront un bon coup à jouer lors de leur entrée en lice face à l’Equateur
(48e), équipe la plus abordable et néophyte dans cette compétition,
tout comme la Suisse (19e), dernier adversaire le 16 juin. Le 12 juin
place au tenant du titre, l’un des favoris de cette compétition, le
Japon.
«
Notre principal objectif est de faire mieux qu'en 2012 lors des Jeux olympiques (trois défaites en trois matches, un but marqué, onze encaissés, Ndlr
), explique le sélectionneur Enow Ngachu.
Nous
savons que ça va être très dur pour nous, mais l'Équateur et la Suisse
sont eux aussi des nouveaux venus dans la compétition. Il peut y avoir
des surprises ».
Les Camerounaises ont soigné leur
préparation. Premières joueuses à atterrir au Canada, vendredi 15 mai,
elles ont eu le temps de s’adapter au climat et surtout, aux pelouses
synthétiques qui seront de rigueur durant toute la compétition. Avant de
quitter le continent africain, les Lionnes, qui pourront s’appuyer sur
Gaëlle Enganamouit, l’attaquante de 22 ans qui évoluent au sein du rude
championnat suédois, ont notamment battu la Côte d’Ivoire à Abidjan
(3-2). Elles ont ensuite dominé une formation composée de jeunes
joueuses universitaires quelques jours après leur arrivée dans l’ouest
canadien (3-1) ainsi que l’équipe masculine des -16 ans du Coastal FC
(3-1).
Le programme du premier tour :
Cameroun-Equateur le 8 juin (Vancouver)
Japon-Cameroun le 12 juin (Vancouver)
Suisse-Cameroun le 16 juin (Edmonton)