jeudi 7 juillet 2016

mediaLa star de l'équipe de France Antoine Griezmann devra être dans un grand jour pour permettre aux Bleus de se qualifier en finale.Reuters/Max Rossi
La France entame les choses sérieuses, ce jeudi 7 juillet à Marseille, en demi-finale de l’Euro face à l’Allemagne. Après un parcours sans accroc, face à des sélections de second rang, les Bleus s’attaquent à l’ogre allemand, champion du monde en titre. Deux ans après leur éliminationcontre la Mannschaft au Brésil, les hommes de Didier Deschamps ont une revanche à prendre.
Cette fois, les Bleus s’attaquent à une montagne. Après l’Irlande et l’Islande, c’est un tout autre match qui attend l’équipe de France en demi-finale de son Euro, à Marseille ce jeudi soir. Vingt-quatre mois après le quart de finale perdu à la Coupe du monde au Brésil, les Bleus se sont offert le droit de retrouver la grande Allemagne dans un Vélodrome annoncé incandescent. Les Bleus peuvent-ils réaliser l'exploit ?
D’un point de vue purement historique ou statistique, l’équipe de France n’a pas une chance. Championnat d’Europe ou Coupe du monde, elle n’a plus battu l’Allemagne depuis 1958 et reste sur trois revers de rang aux Mondiaux 1982, 1986 et 2014.
Les Français retrouvent le dernier carré d’un tournoi majeur pour la première fois depuis dix ans, quand les Allemands sont en demie pour la sixième fois de rang depuis 2006.
Plus fort encore, sur six demi-finales jouées depuis 1972 face au pays hôte de la compétition, ils se sont imposés six fois. Des chiffres impressionnants, mais qui n’effraient pas Didier Deschamps pour autant : « Evidemment qu’on ne peut pas lutter avec cette équipe allemande sur le vécu, l’expérience du très haut niveau, le nombre de sélections, le nombre de demi-finales, de finales qu’ils ont jouées. Ok. Après, on est là. On va jouer le coup à fond ! »
Les Bleus de Didier Deschamps veulent y croire. D’abord parce qu’ils jouent chez eux, en France, dans un stade Vélodrome qui devrait être bouillant, mais aussi parce qu’ils ont retrouvé leur football face à l’Islande en quart de finale. « On a envie que l’histoire continue. On sera prêts, assure le capitaine des Bleus Hugo Lloris. Il faut respecter cette équipe, elle est championne du monde en titre, mais il ne faut pas rentrer timidement sur le terrain. Bien au contraire, il va falloir aller au combat, être prêt à faire les efforts. On fera tout pour créer l’exploit. »
Ce jeudi soir, l’Allemagne, a priori plus forte dans toutes les lignes, sera pourtant sérieusement diminuée. Le défenseur central allemand Mats Hummels est suspendu, tandis que Khedira au milieu et Gómez devant sont tous les deux blessés. Emmenée par un Antoine Griezmann flamboyant, cette équipe de France au complet a franchement tout pour en profiter.
« On ne pourra pas changer l’histoire. Personne ne peut. Mais on a une nouvelle page à écrire, les joueurs peuvent le faire, assure le sélectionneur Didier Deschamps. Les joueurs croient en eux, ça j’en suis persuadé. »
Marseille déjà à la hauteur de l’évènement
Pour ce choc, les Bleus pourront compter sur le soutien des supporters français ! Mercredi, ils ont pu sentir l’engouement populaire que suscite cette demi-finale à leur arrivée dans la cité phocéenne. Sous un soleil brûlant, les hommes de Didier Deschamps ont été accueillis par de nombreux fans à l’entrée de leur hôtel.
Bariolés des couleurs bleu blanc rouge, ils étaient une centaine à venir témoigner un peu d'amour aux joueurs de l’équipe de France. Des familles, des groupes d’amis, mais aussi beaucoup d’enfants s’étaient déplacés pour encourager les Bleus. Même le coq Balthazar, la mascotte des Bleus, a fait le déplacement, au bras de son propriétaire, Clément d'Antibes. « C’est mon sixième et dernier championnat d’Europe. J’aimerais finir en beauté le 10 juillet », annonce le supporteur aux 231 matchs des Bleus au compteur.
Plus loin, Dominik s’est pour sa part déguisé en coupe d’Europe bleu blanc rouge géante avec un coq en peluche sur le chapeau. « J’ai la coupe d’Europe dans la peau, sourit l’intéressé. Il fallait faire quelque chose d’original. Voilà, c’est trois mois de réflexion et trente heures de boulot pour ce déguisement ! »
Si les joueurs font un passage éclair en bus, les supporteurs font bel et bien monter la pression : « Je suis à fond, à fond, à fond ! Mais je ne mange plus, je suis trop stressée », explique Agnès, coiffée de plumes indiennes aux couleurs des Bleus. Les supporters ont prévenu notre envoyé spécial à Marseille, Stéphane Burgatt : au Vélodrome, la tradition sera respectée et les Bleus peuvent s’attendre à un boucan d'enfer.
L’Allemagne sûre de sa force
En face, les Allemands, eux, prévoient déjà de faire couler la bière à flot. La presse populaire n’a aucun doute sur la victoire de son équipe face aux Bleus. Le journal Bild Zeitung titre aujourd’hui en Une : « Chers Français, choisissez le titre de Une qui vous convient : " Rien ne va bleu " ou encore " le Fraxit arrive ". » Le magazine Sport Bild ne se montre pas plus modeste et titre : « Pourquoi nous sommes les meilleurs ? »
Le quotidien Die Welt parle, lui, d’une génération en or. En cas de victoire, la Mannschaft entrerait dans l’histoire après sa victoire au mondial il y a deux ans.
Pour le monument Franz Beckenbauer, l’équipe gagnante ce soir sera championne d’Europe, mais le Kaiser mise tout de même sur l’Allemagne et souligne les faiblesses de la défense française.
En Allemagne, le foot est la discipline reine et l’engouement y est traditionnellement plus important qu’en France. Pourtant, les fan zones n’étaient pas prises d’assaut jusqu’à présent. Mais les choses peuvent encore changer. En cas de victoire dimanche soir, la Mannschaft viendra rendre hommage à ses supporteurs lundi au pied de la porte de Brandebourg à Berlin comme il y a deux ans.

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